La saison de l’orientation s’ouvre en janvier et l’on voit fleurir les affiches publicitaires toutes valorisantes pour des formations conduisant à coup sûr au succès (si le succès s’identifie au sourire du / des personnages à l’affiche). Mais lequel de ces personnages rejoindre et suivre pour la vie ?
Les informations sur les études et les secteurs professionnels, sont abondantes. Pourtant les risques d’échec restent importants : après un trimestre à l’université, plus d’1/4 des étudiants ont abandonné ou changent d’orientation. Plutôt que constater que l’on est sur une mauvaise piste, il vaut mieux passer un temps au préalable pour se connaitre soi-même, définir des critères de choix, et ensuite repérer les établissements dans lesquels on se trouvera bien pour réussir. Se préparer à être finalement maitre de sa destinée.
Se connaitre, positivement
Les résultats scolaires déterminent souvent l’orientation ; faute d’être bien informés ou conseillés, les élèves ont tendance à choisir les matières dans lesquels ils réussissent le mieux et procèdent par élimination. Ce choix est sans surprise : goût dans une matière rime souvent avec succès scolaire. Mais ce déterminisme scolaire conduit parfois à des déceptions : on peut avoir des résultats corrects dans une matière au collège / lycée sans pour autant être prêt à suivre des études approfondies.
Quand vos notes n’ont rien de spectaculaire, la question de « se connaitre » s’impose d’autant plus ; la réponse trouvée sera d’ailleurs peut-être un déclencheur de motivation. « Quels sont mes goûts, aspirations, désirs, envies, traits de caractère, centres d’intérêt, et aussi, mes forces – et mes faiblesses- intellectuelles, physiques et professionnelles ? ». Etablir dans un premier temps un bilan personnel, sur une grande feuille de papier est utile : un dossier rassemblant mes résultats scolaires, mes activités extra-scolaires, ce que les autres disent de moi, ce que j’ai déjà réussi et dont je suis fier (même une expérience mineure est révélatrice de mes aptitudes), ce que j’aime ou n’aime pas.
Pour compléter, je consulte mon environnement (ceux qui ont de l’affection pour moi et en qui j’ai confiance en premier…) et j’ose questionner : mes parents, ma famille, mon professeur principal, les enseignants (ils ont des idées et un avis sur chacun de leurs élèves et sont heureux de communiquer sur l’avenir ; c’est leur métier et leur vocation). Cela peut être complété par un bilan dans un centre d’orientation (COS), évidemment riche en enseignements et mesures factuelles des dimensions intellectuelles, psychologiques, relationnelles et comportementales. Bien préparé, la consultation des professionnels de l’orientation sera beaucoup efficace.
Quel métier j’aimerais exercer dans 5 ans, dans 10 ans ?
Les jeunes n’ont pas vraiment, au début de leurs études, une idée précise du métier qu’ils souhaiteraient exercer plus tard. Or notre monde change tellement que, selon certains prévisionnistes, la prochaine génération exercera près de 15 métiers dans sa vie active ; de plus, la moitié des métiers en développement dans 5 ans ne sont pas encore identifiés, et tous les métiers sont ou seront « digitalisés ». La question de savoir à quoi ressemblera mon activité future ne détermine pas nécessairement mon premier emploi. Par contre, mes talents démontrés et mon comportement vrai au travail détermineront mon parcours professionnel. On peut parcourir les rapports qui présentent des projections sur les secteurs créant les emplois dans le futur (DARES, les métiers en 2022), les besoins en main d’œuvre (Pole Emploi BOM national et régional) et donnent des idées sur les filières. Rien de tel également que de poser des questions à des professionnels exerçant le métier visé, lui demander à quoi ressemblera son métier dans 5 ans, et ressentir une attirance. La chambre de commerce, la chambre des métiers, les syndicats professionnels sont également des sources précieuses d’informations sur les débouchés des études et les besoins en compétences des secteurs professionnels. Curieusement trop souvent ignorés.
Préciser mes critères de choix d’étude pour définir mon projet.
Quel type d’études suivre, pour quelle durée ? dans quel cadre ? loin ou près de la famille? quel coût et quel financement ? que souhaitent ou envisagent mes parents et l’environnement ? Enfin, dans quel type d’établissement vais-je me sentir le mieux, réussir mes études et préparer l’avenir. Quelle taille d’établissement ? quelle renommée ? quelles valeurs sont mises en œuvre ? Visiter l’établissement et, si possible, suivre un cours en auditeur libre est un excellent moyen de se faire une idée de l’enseignement, et de discuter avec des élèves.
Choisissez un établissement qui vous aidera à découvrir, exercer, valoriser vos talents, éduquer votre comportement dans la vie active ; ce n’est pas qu’une question de matière d’enseignement, mais plutôt une volonté d’exceller pour se préparer à la vie professionnelle. Il ne s’agit pas seulement d’obtenir son diplôme et d’être dans la moyenne, mais plutôt de se différencier à la sortie.