Ladji Diallo « Aux Lazaristes »
Le Centre Scolaire a accueilli le conteur-musicien-chanteur Ladji Diallo pour un spectacle-témoignage auprès des élèves de Quatrième, de Troisième et de Seconde. Ladji a su entraîner les jeunes au gré de sa musique et de ses contes aux consonances africaines ; ils ont notamment apprécié son rapport simple et authentique avec le public : « On avait envie de l’écouter », « Il avait une façon de parler qui nous rejoignait », « Il était drôle », « Il chantait super-bien ». Après les contes et les chants, le ton est devenu plus grave, et Ladji nous a livré son histoire…
Ladji est issu d’une famille musulmane pratiquante. Malgré la bonne éducation et l’amour qu’il a reçus de ses parents, il est habité par une violence intérieure qui le pousse sans cesse à se battre. Il devient un véritable caïd, réglant tous les problèmes par la violence, étouffant ses émotions.
Le père de Ladji, qui rêvait d’offrir des vacances à ses enfants, rencontre un directeur de colonie, qui se trouve être un bon curé de campagne, le cœur sur la main. Ladji et tous ses frères et sœurs partent ainsi en vacances près de Lourdes. C’est là que l’histoire de Ladji va connaitre un tournant. Il se sent résolument attiré par le lieu sacré de cette colonie : la chapelle. Et, une nuit, entrant dans la chapelle, Ladji fait une expérience intérieure de paix et d’amour qui va marquer sa vie à jamais. Le Christ devient son modèle et son chemin. A 18 ans, il se converti au christianisme.
Dès lors, il s’apaise et s’intéresse à son histoire, à ses racines maliennes et surtout il s’ouvre aux autres qu’il ne considère plus comme des ennemis potentiels mais comme des sources d’enrichissement. Grâce notamment à un professeur qui a cru en lui, il découvre ses talents artistiques et s’engage dans des études de théâtre. Puis Ladji se marie et fonde une famille. Il vit aujourd’hui dans les Pyrénées où il peut se ressourcer entre deux spectacles en France ou à l’étranger.
Le témoignage de Ladji a beaucoup touché les jeunes et les enseignants qui accompagnaient leurs élèves. Il a opéré chez certains un déplacement : « Je me suis rendu compte que les jeunes de ces banlieues n’étaient pas forcément fichus », « On peut tous évoluer ». Une élève a été frappée par le regard de Ladji : « Il avait les yeux qui brillaient, comme s’il était amoureux…. ».
A.AUREILLE, APS sur le site Saint-Jean