Notre mission d’éducateurs se doit de prendre en compte la dimension d’ouverture culturelle de l’école, et c’est dans un souci de rencontre et de connaissance de l’Autre que s’inscrit notre démarche. La compréhension interculturelle, la tolérance, l’entraide sont les piliers de notre objectif afi n de cultiver le savoir, les valeurs et les compétences permettant aux élèves de créer ensemble un monde futur de justice et de solidarité.

Immergés durant une semaine dans le quotidien d’un village du Haut Atlas marocain, Ighir N’Tissent, dans la région de Tadla Azilal, à l’est de Marrakech, ces jeunes de 14-15 ans vont à la rencontre d’une culture, d’une religion différentes et s’ouvrent ainsi à cette notion de l’Autre comme source d’enrichissement. Le séjour s’articule autour de plusieurs axes :

Par le biais d’ateliers (architecture, agriculture, tissage, cuisine), les jeunes appréhendent les savoir-faire ancestraux de ce peuple berbère et prennent conscience des problèmes liés à la gestion de l’eau.

Au contact des enfants de l’école maternelle du village pour et avec lesquels ils organisent des activités manuelles, ils nouent des liens de fraternité.

La rencontre avec l’imam du village est l’occasion de confronter ces deux religions monothéistes que sont l’islam et le christianisme afin de mieux appréhender nos points de divergence mais aussi nos valeurs communes.

La randonnée sur les sentiers de l’Atlas, encadrés par notre guide géologue, cultive le goût de l’effort dans la découverte de paysages fabuleux, entre vallées irriguées et massifs arides auxquels s’accrochent les villages.

Quant au projet solidaire, conduit en amont du voyage, il permet de mettre en œuvre de façon très concrète cette notion de solidarité : il s’agit de récolter des fonds pour acheter sur place des ânes à destination des familles, tout particulièrement des femmes auxquelles incombe la lourde tâche de portage du bois, de l’eau, du fourrage. Dans la conception et la fabrication de porte-clés, la réalisation de cartes calligraphiées en arabe ou la confection de pâtisseries orientales, les jeunes portent véritablement le projet et vont au-devant des adultes et de leurs pairs expliquer le bien-fondé de leur entreprise.

Laurent NICOLAS, Chef d’établissement, Saint Sébastien, Vaugneray (69)