Avant la Révolution, les écoles initiées par Charles Démia assuraient l’enseignement primaire de la ville. En 1803, le Cardinal Fesch, oncle de Bonaparte, nommé à Lyon, appelle les Frères des Écoles Chrétiennes à relancer l’enseignement : il demande au Frère Supérieur Frumence de s’établir à Lyon.

La ville fournit le bâtiment du Petit-Collège (actuellement mairie annexe du 5e), où s’installe la Maison Mère jusqu’en 1821. Un noviciat y ouvre en 1804.

Foison d’oeuvres

Vers 1850, les Frères des Écoles Chrétiennes tiennent plus de quarante écoles communales. D’autres oeuvres s’y rattachent : cours professionnels du soir, groupes de persévérance chrétienne, oeuvres caritatives. Après les lois Ferry, ces écoles sont laïcisées, et les Frères ouvrent des écoles privées. Elles devront fermer entre 1904 et 1913.

Entre temps, l’acquisition d’une propriété à la Montée Saint-Barthélémy permet le transfert du noviciat en 1836, puis l’ouverture du pensionnat des Lazaristes, en 1839. En 1843, les Frères quittent le Petit-Collège pour les Lazaristes. Les constructions se développent sur la colline de Fourvière.

Sur les pentes de la Croix-Rousse qui lui font face, à l’école de La Salle, Frère Pigmérion débute, en 1880, un enseignement secondaire technique et commercial performant. Après un concours sélectif, les meilleurs élèves suivent une formation où la théorie est vérifiée par la pratique. Le dessin technique graphique remporte de nombreux prix dans les expositions internationales. Un enseignement d’économie sociale et politique complète leur formation d’hommes et de chrétiens. Aujourd’hui, le centre scolaire Jean-Baptiste de La Salle comprend collège, lycée général et technologique et lycée professionnel, ainsi que des BTS.

Deux communautés de Frères

En 1907, l’institution pour les jeunes sourds muets s’implante à la Croix-Rousse. En 1947, elle rejoint Saint-Étienne. Un juvénat s’installe un temps sur la propriété. Puis, la Fondation de La Salle. Quant aux Lazaristes, en 1904, ils continuent avec Frères sécularisés et maîtres laïcs.

Aujourd’hui, ils comprennent deux écoles primaires, Saint-Jean et Saint-Nizier Tour-Pitrat, un collège, un lycée général et technologique, des classes préparatoires aux grandes écoles et à l’Ecam.

L’Ecam (École catholique des arts et métiers), fondée en 1900 à Reims, avait été transférée en Belgique en 1911. Elle se replie Montée Saint-Barthélémy à Lyon, devant l’avance allemande en 1940. Chaque année, toujours associée au réseau La Salle, elle forme plus de 150 ingénieurs.

ADOS, association fondée en 1985 par Frère Bonnetain de l’Ecam, sur le quartier de La Part-Dieu, oeuvre à l’accompagnement scolaire de quelque 200 élèves en difficultés.

La Salle, les Lazaristes, l’ECAM et ADOS continuent leur activité ; et deux communautés de Frères demeurent à Lyon, sur la colline de Fourvière et sur la Croix-Rousse, à côté des Archives lasalliennes.

Depuis 1955, des Frères font aussi des études supérieures aux Facultés catholiques et à l’Université (scolasticat universitaire de Lyon, Montée des Carmes), ou catéchétiques (communauté de La Mulatière). Puis, le noviciat ouvre de 1984 à 1990, et le scolasticat lui succède de 1991 à 2004.

Frère Michel CHAUSSIER, Communauté Saint Jean-Baptiste De la Salle. D’après la Salle liens international Septembre 2013 – n° 85

1651 – 1679 • un chemin tout tracé

Jean-Baptiste naît le 30 avril 1651, à Reims, dans une famille de la bourgeoisie. Dès 11 ans, on le destine à la prêtrise. À 15 ans, il devient chanoine de la cathédrale de Reims, avec les bénéfices sociaux et financiers attachés. À 27 ans, il est ordonné prêtre à l’issue de sa formation au séminaire Saint-Sulpice de paris. Il est promis à une belle carrière ecclésiastique.

1679 – 1691 • D’un engagement à un autre…

En 1679, il rencontre Adrien NYEL, venu à Reims pour y développer les écoles gratuites de garçons. Jean-Baptiste de la Salle le reçoit chez lui pour faciliter la réussite de cette mission à laquelle il sera progressivement associé.

En 1682, la famine sévit en France : les maîtres des écoles gratuites le provoquent à une conversion à leur monde, celui des pauvres. Jean-Baptiste partage ses biens et renonce à son canonicat. Comme les maîtres, il n’a plus un avenir assuré. en 1686, il s’engage à vivre avec eux. Sa famille ne comprend pas.

1691 – 1712 • les turbulences.

En 1691, avec trois autres Frères, il prononce le « voeu héroïque » : engagement radical « jusqu’au dernier vivant» à établir la société des Frères. Opposition des maîtres d’écoles, des curés, des évêques, pillage des écoles, procès, condamnations. en 1704, les « maîtres écrivains » de paris exigent la fermeture des écoles des Frères. Monsieur de la Salle est destitué de sa charge de Supérieur.

1712 – 1714 • la nuit du doute

Il quitte paris et parcourt la France. il ne comprend plus la volonté de Dieu et se retire à Parménie, dans le Dauphiné.

1714 – 1719 • la lumière au bout du chemin

Les Frères écrivent à Jean-Baptiste de la Salle et lui « commandent », au nom de son « vœu d’obéissance à la société», de reprendre la direction de leur «Société ». Dieu fait signe.

En 1717, à Saint Yon, près de Rouen, le Frère Barthélemy est élu premier successeur de Jean-Baptiste de la Salle comme Supérieur Général de la Congrégation.

Jean-Baptiste de la Salle meurt le vendredi Saint 7 avril 1719. Ses derniers mots seront : « J’adore en toutes choses la conduite de Dieu à mon égard ».

D’après l’Agenda Lasallien 2013-2014 / notre fondateur / p 8