Orientation, le Guide de l'Enseignement Privé

Marcellin Champagnat un éducateur du XXIe siècle

Alors que le monde de l’enseignement est secoué par de multiples réformes (rythmes scolaires, socle commun), et mis à mal par quelque « enquête PISA », nous devrions nous ressourcer auprès des figures chrétiennes qui ont montré la voie. Marcellin, Champagnat est un de ceux-là, un de ceux qui ont fait de la mission éducative, une relation qui fait grandir et qui éveille les personnalités.

Marcellin Champagnat est né en 1789, dernier enfant d’une famille modeste. N’ayant pu lui-même suivre des études avant l’âge de 16 ans, il est profondément touché par l’abandon spirituel et intellectuel dont sont victimes les enfants de ces campagnes. Il fonde une société de prêtres, dont la fin serait de travailler au salut des âmes, par les missions et par l’enseignement de la jeunesse.

« Il nous faut des frères pour faire le catéchisme, pour aider les missionnaires et pour faire l’école aux enfants ». Entouré des premiers frères, des jeunes campagnards attirés par sa bonté et sa foi rayonnante, il commence sa mission éducative. La société des Petits frères de Marie ou frères Maristes commence humblement par la formation des jeunes villageois. La communauté, d’abord restreinte, prospère et doit s’étendre. Après La Valla, un établissement est fondé à Marlhes, puis Saint-Sauveur, Bourg-Argental, Vanosc… Encore vicaire de campagne, il décide de former une congrégation. Mais il faudra loger les frères. Quand certains lui recommandent la prudence, il se lance dans les travaux. « Si le Seigneur ne bâtit pas la maison, aime-t-il répéter, en vain travaillent les maçons ». L’Hermitage est alors construit en 1825. L’éducateur est donc un bâtisseur avec le souci du service et avec l’humilité de celui qui pose les pierres d’un édifice qui ne lui est pas d’abord destiné.

Le respect et l’amour des enfants, l’attention aux pauvres et aux abandonnés, l’esprit de famille et l’amour du travail, telles sont les valeurs inculquées à ses frères par Marcellin Champagnat qui se veut le serviteur de Marie. L’humilité, la modestie et la simplicité constituent les trois assises de sa mission : l’humilité de celui qui forme et qui se met à l’écoute des intelligences en éveil ; la modestie de la mission éducative qui a commencé sans bruit d’un village à l’autre, d’un enfant à un autre, et à chacun la même importance ; la simplicité qui au-delà de tout traité d’éducation met l’amour au cœur de la relation éducative. Cet homme-là puise toujours à la même source d’eau vive qu’est l’Evangile. La rencontre éducative trouve sa force et sa loi dans l’amour. Non pas dans une sorte d’affectivité mais dans la reconnaissance du Christ dans chaque enfant qu’il croise.

Nous aurions bien à apprendre de Marcellin Champagnat, toujours à la recherche de la relation éducative vraie, celle qui permet d’amener chacune des jeunes personnes que nous croisons à se rencontrer lui-même à la lumière d’une parole d’espérance. Garder cette humilité de ne pas considérer chez l’élève ce qu’il ne sait pas mais ce qui lui manque, et lui en faire don.

Blandine VIGNON, Directrice du collège Champagnat, l’Arbresle (69)

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