S’engager dans et pour sa formation, oui, mais pas seulement !
Nous savons tous que la réussite scolaire et l’obtention d’un diplôme sont la conséquence directe de l’engagement du jeune dans sa scolarité ou ses études en plus de ses capacités intellectuelles, de sa capacité de fournir des efforts, de sa persévérance.
Et dans le monde actuel, on perçoit une pression accrue quant à la nécessité de réussir : réussir ses études, son diplôme.
Mais, malgré l’importance de l’enjeu, l’obtention d’un diplôme ne peut pas constituer en elle-même un but final. Chacun sait bien, aujourd’hui plus que jamais, qu’un diplôme ne suffit pas à entrer dans un emploi. L’obtention du diplôme n’est que le couronnement d’une première étape.
Ensuite le jeune se trouve confronté à l’obligation de s’engager encore et encore, mais cette fois-ci pour chercher un emploi. C’est une autre étape cruciale.
Au moment de se lancer dans cette nouvelle démarche, le jeune devra non seulement s’informer sur les métiers, les débouchés, le marché du travail, sur le niveau de technicité requis pour l’exercice du métier envisagé, mais il lui faudra nécessairement réfléchir à la place qu’il voudra que son emploi tienne dans sa vie future. Bref, il devra s’interroger sur le sens qu’il veut donner à sa vie professionnelle, sur l’harmonie qu’il désire vivre entre cette dernière et sa vie personnelle.
Se pose-là une question fondamentale : l’engagement dans sa formation scolaire, l’engagement pour l’obtention de son diplôme, de sa qualification professionnelle, pour la réussite d’un concours, l’obtention d’un emploi, tout cela est-il suffisant pour donner du sens à son existence ?
La réponse est clairement non !
C’est pourquoi, il paraît souhaitable que le jeune, avec d’autres jeunes, trouve tout au long de ces deux grandes étapes – formation et recherche d’emploi – des occasions de s’engager pleinement dans des actions et des situations qui contribuent au développement d’autres facettes de sa personnalité que les disciplines scolaires ou les études théoriques ou techniques ne prennent pas en compte.
S’engager pour l’épanouissement de soi, qui sera d’autant plus riche que l’engagement contribue à celui des autres.
N’est-ce pas cela qui justifie que dans les établissements il soit proposé des activités et des actions qui sont autant de lieux d’implication et d’engagement des jeunes en-dehors des seuls critères intellectuels ?
Il est bon et utile de donner aux jeunes, individuellement ou en groupes des occasions de développer et d’exploiter des talents personnels, talents culturels, scientifiques, sportifs. Donner de vivre l’expérience de réaliser des projets, d’inventer, d’imaginer, de travailler ensemble en partageant leurs compétences. Donner de parler avec d’autres jeunes de ce qu’ils vivent, de ce qui questionne, de ce qui passionne. Donner de pouvoir rêver, rêver de son bonheur, d’un monde meilleur, avec ses amis. De cultiver son jardin secret, peut-être à partager avec quelqu’un. Donner d’exprimer et de partager leurs inquiétudes, leurs peurs. Donner de pouvoir s’engager pour une noble cause. Donner d’être écouté, respecté, de faire l’expérience du bien-vivre-ensemble. Donner de réfléchir à soi, à faire silence, à ouvrir son cœur à l’invisible, à ce qui est beau.
Ainsi le jeune trouvera-t-il à travers ces engagements-là de quoi nourrir sa motivation pour son travail, ses études, sa formation, pour lesquels il pourra entrevoir de réelles perspectives pour son avenir pas seulement professionnel, mais aussi son avenir d’homme, de femme.
L’engagement: n’est-ce pas ce qui va contribuer à le faire grandir en humanité et en même temps faire grandir l’humanité ?
Arthur Obringer – Codirecteur du COS