Orientation, le Guide de l'Enseignement Privé

On m’a orienté(e)

Chaque année, à l’issue des conseils de classe, on peut lire sur les bulletins «admis(e) à redoubler » et/ou « réorientation conseillée ». Comment peut-on en arriver là, ou plutôt, que faut-il faire pour éviter un tel verdict ?

Orientation2013-MD_page13_image1Depuis la plus tendre enfance, chacun rêve de ce qu’il fera, de qui il sera plus tard, pompier, hôtesse de l’air, pilote, vétérinaire, …, mais un jour la réalité s’impose et il faut se rendre compte que tout n’est pas possible même si « les rêves donnent du travail », selon Paulo Coelho. Il ne suffit pas d’aimer son hamster pour devenir vétérinaire.

La première étape, nécessaire, mais pas si aisée, est de se connaître soi-même et d’être conscient de ses capacités, ses compétences et aussi de ses limites. Un jeune a souvent besoin d’un miroir (personne extérieure ou tests) pour l’aider à être lucide sur lui-même. Lors de ces entretiens, il faut que le jeune se sente suffisamment en confiance pour se dévoiler et se reconnaître à travers les propos que l’adulte lui renvoie. Il est parfois souhaitable que les parents soient présents, mais il ne faut jamais que l’« intéressé » soit absent. La personne qui mène l’entretien a besoin d’avoir connaissance des résultats scolaires, mais aussi de s’enquérir des activités extrascolaires pratiquées ou désirées. On accompagne une personne qui n’est pas seulement un(e) élève.

La deuxième étape est la découverte de la carte des professions (sachant que des métiers disparaissent et que d’autres apparaissent chaque jour). Le jeune a donc besoin d’être informé de manière précise par un professionnel et d’explorer différents domaines d’étude et secteurs d’activité. Les stages  « en entreprise » sont une expérience à privilégier car ils donnent l’occasion de découvrir le monde du travail et la possibilité d’échanger avec des professionnels. Les portes ouvertes et les nombreux salons sont utiles si le jeune y va avec des demandes, des questions préparées en amont (« est ce que tel secteur est en voie d’extinction ou d’expansion ?, … »). Après avoir présenté les différentes formations possibles, leurs modalités d’inscription, il faut aussi faire « une étude marché » et expliquer que certaines filières sont plus saturées que d’autres. Les jeunes entendent tellement parler de la crise et du chômage qu’ils veulent trouver une formation qui leur permette d’exercer une activité professionnelle. Une difficulté est de concilier envie(s), compétences et réalité du marché.

A l’issue de cette démarche qui nécessite plusieurs rencontres, le jeune doit pouvoir comprendre dans quelle(s) formation(s) il va pouvoir se réaliser car « il n’est pas de punition plus terrible que le travail inutile et sans espoir.», comme a écrit Albert Camus.

C’est tout ce travail d’accompagnement, dans le dialogue et la compréhension qui permettra à chaque jeune de choisir son orientation et non de la subir.

Bernard Roche,
Responsable de l’orientation
Belmont Capdepon, Lyon (69)

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