Orientation, le Guide de l'Enseignement Privé

Un partenariat pour une scolarisation partagée

L’exemple, à Bourg-en-Bresse, des enfants et adolescents déficients auditifs scolarisés conjointement au collège Saint Joseph et dans un institut de jeunes sourds.

Orientation2013-MD_page24_image2La prise en charge des enfants et adolescents sourds dans le système éducatif « ordinaire » est une question qui a fait et fait encore l’objet de nombreux débats et du vote de plusieurs lois. La dernière en date est celle du 11 février 2005, loi « pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées». Cette loi réaffirme que chaque handicapé a droit d’être scolarisé à l’école ordinaire et que pour les sourds, la Langue des signes française (LSF) est reconnue comme langue à part entière et peut donc être enseignée au même titre qu’une langue régionale.

En favorisant l’accès aux établissements de l’Education Nationale aux jeunes déficients auditifs, la loi de février 2005 oblige les institutions scolaires et médicosociales à revoir leur fonctionnement, en passant d’une logique de la prise en charge en établissement spécialisé à une logique de soutien à l’intégration en développant les partenariats.

La France a une tradition d’éducation « spéciale » qui consiste à éduquer séparément les élèves différents. La scolarisation des enfants sourds s’est toujours faite sous la tutelle du ministère chargé des affaires sociales, dans le cadre d’Instituts médico-sociaux souvent fondés par des congrégations religieuses et gérés aujourd’hui sous forme associative.

A l’image de l’Institut de jeunes sourds de Bourg-en- Bresse, les centres médico-sociaux sont confrontés à une période de mutation, qui se traduit par le développement des services d’accompagnement au détriment des structures d’accueil et d’enseignement. Les établissements et services médico-sociaux ont développé des métiers et des compétences spécifiques à la  surdité, ces compétences doivent être utilisées et réorientées de façon à permettre l’accompagnement des jeunes déficients auditifs en milieu scolaire ordinaire. Les auxiliaires de vie scolaire ne peuvent pas remplacer des professionnels spécialisés et formés (professeurs de sourds, interprètes, interfaces, codeurs).

De son coté,  l’Education Nationale doit répondre à une nouvelle demande des familles de jeunes sourds d’inscrire leur enfant dans l’école de son quartier ou dans les collèges et lycées de secteur. Même si les Classes d’intégration scolaire (CLIS) dans les écoles primaires ou les Unités Localisées d’Intégration Scolaire (ULIS) dans les collèges et lycées ont vu le jour à partir des années 70, ces structures ne paraissent plus répondre dans leur forme aux exigences imposées par la loi de 2005. En effet, la loi de 2005 a substitué la notion d’intégration à celle de scolarisation, et si en majorité les équipes éducatives semblent prêtes à relever ce nouveau défi, l’inquiétude est forte face à la méconnaissance du handicap et à la difficulté de communication concernant les enfants et adolescents sourds.

Il apparaît alors, que l’Institut de jeunes sourds ainsi que les établissements d’enseignement général ont la volonté de créer des réseaux et de développer une politique d’accompagnement soutenue par les directions départementales de l’Education Nationale et les directions diocésaines.

A Bourg-en-Bresse, le collège Saint Joseph et l’Institut de jeunes sourds ont anticipé ces mesures en mettant en place, dés 1989, une convention de partenariat pour la scolarisation « partagée » de quelques enfants sourds. Cette collaboration qui consistait au début, pour le personnel de l’Institut, à interpréter les cours en LSF, s’est transformée en une démarche de « co-enseignement » des personnels. En effet, les jeunes sourds qui le peuvent ont une scolarité partagée entre le collège et l’IJS. Ils suivent la plupart des cours au collège avec les professeurs de chaque discipline et sont accompagnés par un enseignant spécialisé qui facilite la communication et reprend ensuite à l’Institut les notions importantes du cours.

Ce partenariat s’est accentué depuis 2005, avec la mise en place d’un dispositif qui s’articule autour de structures d’experts (rééducation, SSEFIS, ULIS) qui permettent une prise en charge globale des enfants sourds et aspirent, pour chacun d’entre eux, à l’accomplissement personnel et professionnel et à l’autonomie.

Lionel Cécillon,
Directeur pédagogique adjoint
Saint Joseph,
Bourg-en Bresse (01)

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