Il est des mots, des expressions et des thèmes qui sont à la mode. C’est sans nul doute le cas pour la « professionnalisation ». Nous sommes en tout invités à professionnaliser nos démarches, nos approches, nos engagements…
Le domaine de l’enseignement et de la formation n’échappe pas à cette injonction, il nous faut professionnaliser. Et sans doute est-ce une nécessité. Préparer les élèves à la vie professionnelle nous semble une évidence ainsi que les accompagner dans leur orientation et rechercher la plus grande cohérence possible entre les métiers auxquels nous formons et les besoins d’un territoire.
Quand nous parlons de professionnalisation, nous pouvons parfois avoir l’impression qu’il s’agit simplement de préparer à un métier donné, de développer des compétences dans ce domaine, des compétences techniques notamment. Mais c’est bien plus que cela, et il nous faut envisager aussi, et sans doute premièrement, les compétences transversales à toutes activités professionnelles. Pour ces compétences, qui relèvent particulièrement du savoir être et du savoir être avec d’autres, il n’est pas nécessaire d’attendre une orientation particulière et les établissements catholiques apportent la spécificité de leur projet éducatif, dès l’école. Nos établissements ont en effet pour mission d’offrir une éducation qui aide au développement harmonieux de la personne dans toutes ses dimensions. Sans pouvoir développer ici, signalons qu’une dimension de la personne n’est pas délaissée par le projet de l’enseignement catholique, c’est la dimension spirituelle, par laquelle nous nous posons la question du sens de notre vie et de ce que nous faisons, par laquelle nous accédons aussi à une vie intérieure, de réflexion, de discernement, de choix et de relecture. Elle est plus que nécessaire pour bien s’insérer dans le monde professionnel et pour tenir dans le temps ses exigences. Cette dimension spirituelle va pour certains jusqu’à l’ouverture à Dieu qui vient à notre rencontre pour habiter notre humanité (c’est le sens chrétien de la fête de Noël que nous allons célébrer). Elle ouvre alors à un sens plus large du travail professionnel : une véritable contribution et collaboration à la création.
Le 21 novembre dernier avait lieu les premiers états généraux de la formation professionnelle à destination des établissements catholiques de notre région Auvergne-Rhône-Alpes. Un chef d’entreprise nous demandait de former des jeunes capables de s’insérer dans un groupe, de collaborer à une œuvre commune avec d’autres, de prendre du recul sur les événements et de se projeter dans l’avenir en innovant… Et il ajoutait que, pour la formation technique, une technique qui change souvent, l’entreprise s’en chargerait. Sans forcer le trait, car il y a bien des gestes techniques de base à apprendre, c’est la contribution que souhaitent apporter les établissements catholiques en vivant de plus en plus leur projet d’éducation spécifique.
Bruno Prangé, Directeur diocésain de l’Enseignement catholique, Diocèse de Saint-Étienne
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