Un dispositif efficace pour accompagner les élèves à besoins particuliers
AU COLLEGE SAINT-VIATEUR D’AMPLEPUIS
Au vu du nombre important d’enfants atteints de troubles des apprentissages, M. Noyelle, l’ancien chef d’établissement, a engagé une réflexion d’équipe et placé l’accueil de ces élèves au cœur de son projet d’établissement : repérage, accompagnement et réponses adaptées en fonction des besoins particuliers de chacun.
Une enseignante référente, Mme Chaumette : « je suis chargée de lister les difficultés des élèves à partir des bilans orthophonique, psychométrique… fournis par les parents, et je propose les adaptations adéquates ». L’équipe éducative est alors mobilisée pour observer l’élève dans ses situations d’apprentissage, repérer et lister les troubles éventuels. Mme Chaumette poursuit : « A l’issue de cette phase de repérage, mon rôle est d’écouter, d’aider et de soutenir l’élève et sa famille dans ce parcours. Cette phase d’accompagnement aboutit à la mise en place d’aménagements dans la scolarité de l’élève avec ou sans formalisation de PAP – Plan d’Accompagnement Personnalisé -, rédigé conjointement par la famille et le professeur principal de la classe après validation par un médecin. Elle aboutit parfois à la rédaction d’un GEVA-SCO première demande -Guide d’Evaluation des Besoins de Compensation en Matière de Scolarisation- lié à une demande de reconnaissance de handicap par la MDPH – Maison Départementale des Personnes Handicapées-. » Si la demande est validée, elle se traduit par la mise en place d’un PPS –Projet Personnalisé de Scolarisation-.
Les AESH, accompagnantes d’élèves en situation de handicap : Mme Chaumette souligne leur rôle primordial et efficace : « Elles proposent des ateliers de remédiation et de méthodologie pour guider les élèves en difficulté ». L’orientation est le point central de la démarche d’accompagnement : le plus important sera de développer l’autonomie du jeune (au- delà des connaissances acquises tout au long de son parcours scolaire) ; c’est l’un des rôles clé de l’AESH de l’aider sur cette voie. « Si nous sommes là, dit Mme Ginin, AESH, c’est aussi que des aménagements ont été nécessaires à la poursuite de la scolarité. Il faut dès lors se poser LA question de l’autonomie à l’avenir… L’AESH, par sa proximité avec l’élève, noue un lien particulier avec ce dernier qu’elle connait bien. Nous devenons souvent un interlocuteur privilégié, qui peut aussi entendre ses attentes, ses souffrances, ses exigences tout comme celles de sa famille. Nous pouvons aussi faire le lien entre l’équipe éducative et la famille. Il n’y a pas les mêmes enjeux dans notre dialogue qu’entre celui d’enseignant à parents. Les parents sont invités à se projeter dans un projet de vie beaucoup plus tôt, ce projet doit correspondre aux aspirations de leur enfant mais aussi à ses possibilités, à ses besoins, en cohérence avec ses limites aussi. L’adolescent doit toujours être acteur de son projet, de sa formation. Dans tous les cas, un jeune en situation de handicap a des droits et peut bénéficier de certains dispositifs au titre de compensation de son handicap (bénéficier de points supplémentaires pour certaines inscriptions…). Tout cela est primordial pour faire de cette orientation une réussite, faire de lui un élève en situation de réussite. »
L’implication de toute l’équipe éducative :
Des séances d’AP -Accompagnement Personnalisé- sont également dispensés en mathématiques, en français et en anglais pour permettre à un élève, en fonction de ses besoins, de progresser à son rythme. Et l’APS -Animatrice de Pastorale Scolaire-, Mme Favier, a souhaité s’impliquer personnellement dans cette démarche : « Dans leur parcours de collégiens, les élèves peuvent affronter des difficultés : mouvement familial, décès, relations affectives douloureuses, difficultés de compréhension, perte de confiance en soi… Tous ces bouleversements peuvent avoir des conséquences sur leur scolarité. Je propose à ces élèves, par l’intermédiaire de leurs professeurs principaux, des heures de soutien afin de les remettre à niveau dans une matière incomprise et de les aider à retrouver leur confiance en eux. Les professeurs principaux me signalent un élève en difficulté, dans quelles matières et quelles sont les difficultés recensées. Je rencontre ensuite l’élève pour mettre en place le soutien lors d’une heure d’étude ou d’accompagnement scolaire. Je signale au professeur principal l’évolution de l’élève. J’essaie également d’être en lien avec le professeur de la matière travaillée avec l’élève pour lui préciser les difficultés rencontrées et les progrès constatés. Le but est essentiellement, au-delà de compétences retravaillées et réexpliquées, de redonner confiance à l’élève, en sa capacité à apprendre et à restituer ses connaissances afin de lui permettre de grandir dans le respect de lui-même.
L’avis d’une enseignante, mère d’un élève suivi par une AESH, et de son fils :
Mme Auxoux, enseignante d’anglais et mère de Tom, élève de quatrième à Saint-Viateur analyse : « En tant qu’enseignante et parent, il me parait indispensable de mettre les élèves à besoin éducatifs particuliers dans un climat de confiance et de bienveillance. Ils doivent se sentir bien en classe et il est fondamental de les valoriser pour faciliter leurs apprentissages. Il faut leur donner le plaisir d’apprendre en éveillant leur curiosité. Il faut être attentif à leur demande et leur donner aussi l’envie de progresser, ceci en adaptant l’enseignement aux difficultés rencontrées. Le but ultime est de faire réussir ces élèves-là. »
Tom Auxoux, élève de quatrième confirme : « Mon AESH m’est d’une grande aide. Grâce à tout ce qu’elle m’apporte, je progresse. Elle me relit les consignes, elle m’explique ce que je n’ai pas compris, elle me rassure et je sais que je peux compter sur elle. Elle fait aussi en sorte que je devienne plus autonome. »
La conclusion du nouveau chef d’établissement :
Pierre Antoine-Michard : « Mon choix de venir à Saint-Viateur a été motivé essentiellement par le projet d’accompagnement et de suivi de chaque élève quel que soit son niveau initial pour le faire grandir dans ses intelligences multiples et en spiritualité avec une proposition de foi chrétienne. Qu’il soit dyslexique, dysorthographique, dyspraxique, dyscalculique, dysphasique, enfant précoce ou présentant des troubles de l’attention, un élève a toute sa place au sein du collège et toute l’équipe se mobilise pour qu’il puisse donner le meilleur de lu même et s’épanouir. Ce projet d’accompagnement des élèves en difficulté est d’ailleurs initié en maternelle et en primaire à l’Ecole Saint-Charles et poursuivi jusqu’en fin de troisième au collège Saint-Viateur. L’investissement et l’implication de chaque membre de la Communauté Educative dans ce projet sont un des points forts de l’établissement.
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