De l’autorité

Toute communauté a besoin d’une autorité (autorité institutionnelle, autorité parentale…). Selon le dictionnaire Larousse « A l’autorité celui qui a le pouvoir de commander, qui a le droit de prendre des décisions, de se faire obéir ». Cette autorité, une fois nommée et connue doit être reconnue et acceptée. Cette acceptation fait appel à l’obéissance.

Notre société évolue et à travers elle, les institutions qui la composent. Parmi ces institutions : la famille et l’école sont concernées. L’autorité est importante pour tous car elle fait partie des paramètres de co-éducation qui doivent exister entre les parents et l’équipe pédagogique.

Ceci est vérifiable dans son histoire récente. En effet nous sommes passés d’un « pater familias » parfois « autoritaire » à un positionnement parental « différemment réparti ! »

 Puis nous avons vu « l’enfant au cœur des préoccupations de la famille ». Ce recentrage sur l’enfant allant parfois jusqu’à celui d’un enfant devenu « enfant roi ».

Ce positionnement, au gré de la sociologie du moment, débouche sur une troisième génération, celle de la génération « j’ai le droit », centrée sur un individualisme oubliant souvent l’intérêt général. Il s’agit d’une génération d’élèves et de parents qui considèrent que leurs droits individuels est supérieur à l’intérêt général et au bien commun.

Ce n’est pas rare que, dès la sixième (et je ne parle pas de notre collège en particulier), l’élève sans repère, se lève, interrompt l’enseignant et est parfois insolent.

Cette génération d’élèves est le signe préoccupant d’une situation de crise. Crise d’identité culturelle (manque  de repères, de codes!) mettant à mal le rapport à l’autorité (le fameux « interdit d’interdire » !). Pourtant la culture et encore plus celle des « classiques »  est génératrice d’intégration et d’ordre et cela manque parfois !

Le respect de l’autorité c’est comprendre et accepter  un cadre. Que ce cadre donne les limites avec des interdits, du non négociable, et des règles à accepter. Le cadre peut s’adapter au fil du temps mais il doit être aussi rassurant par sa rigueur. Cette rigueur nécessaire à toute construction. Cette rigueur est un cadeau à faire à un adolescent et non une contrainte. Seuls ceux qui auront obéi, sauront plus tard  – en toute connaissance de cause- désobéir car ils connaitront la sagesse et les bienfaits des vraies limites du cadre.

Aussi à la génération « j’ai le droit » exprimant de manière péremptoire « un droit de s’élever contre l’autorité et les règles communes » montre ou cache souvent une démission des parents, ou de l’encadrement pédagogique, dépassés par des enfants de plus en plus sans filtre et sans volonté de bienveillante fermeté. A cette génération nous devons leur dire « oui vous avez des droits : le droit de travailler pour préparer et prendre en charge votre futur, oui vous pouvez vous sanctifier par votre travail, ainsi que par le respect et la prise en compte des droits de vos voisins »

Sans ces droits devenus leurs devoirs (et parfois commencer par leurs « devoirs maison » les DM donnés tous les jours par les professeurs), les élèves n’obtiendront pas ce qu’eux même ils attendent, ce que vous-même parents être en droit d’attendre d’eux dans leur travail quotidien et pour cela l’autorité de la famille et celle de l’équipe pédagogique doivent en permanence être en phase pour le bien de tous et en particulier de vos enfants.

Plus qu’à respecter, l’autorité doit être vécue pour le bien de chacun dans notre société comme pour notre collège.

Bertrand PHILIPPE

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