Aider les élèves dans leur orientation, la réforme l’a souligné, doit rester une des préoccupations majeures du lycée ! S’orienter, ce n’est pas seulement orienter un parcours scolaire vers telle ou telle filière plus ou moins accessible, c’est orienter sa vie entière. A travers le choix d’une école, c’est un projet de vie qui se réalise ou qui échoue. Il incombe donc deux tâches à l’institution scolaire :

• informer sur les séries et les filières de la manière la plus complète possible
• aider le lycéen à se connaître.

Ou, comme le rappelle sou- vent le père Jean-Marie Petitclerc, prêtre référent au lycée Notre-Dame des Minimes, l’aider à trouver la part de rêve qu’il ne veut pas négocier, afin de l’aider à construire un vrai projet. Et donc donner du temps, rencontrer, expliquer, apporter des réponses aux questions, proposer les voies les plus directes mais aussi chercher celles qui permettront d’aboutir aux résultats escomptés par d’autres moyens que les voies habituelles. Parmi les actions engagées aux Minimes :

• Le BDI (bureau de documentation et d’information), avec la disponibilité des parents et du professeur documentaliste pour informer et dialoguer ;
• Les forums : le forum des métiers (2 février 2013) permet chaque année aux élèves de seconde de rencontrer plus de soixante personnes venues présenter leur profession ; le forum post-bac qui s’adresse aux élèves de 1ère et de terminale.
• Les cordées de la réussite : parrainage par des élèves de prépas d’élèves de seconde ayant besoin d’un « moteur » de persévérance et de travail ; pour les premières, découverte de la route à suivre pour rentrer en classe préparatoire ;
• L’initiation des élèves de 2 nde E au webclasseur de l’ONISEP, par lequel ils ont commencé à se constituer un dossier très complet de tout ce qui concerne leur orientation de la seconde à la terminale, en relation avec leurs professeurs.
• Les entretiens d’orientation individuels pour tous les élèves de terminale, avec la participation du chef d’établissement.
• Les « journées de janvier », organisées pour les élèves de 2 nde, l’occasion pour chacun de faire un point à mi-parcours, en devenant véritablement acteur de sa formation.

C’est un temps fort qui se révèle d’une grande richesse pour les lycéens. Ce sont des journées de réflexion et de travail, que les élèves préparent activement. Chacun aura l’occasion de rencontrer deux enseignants de la classe pour un bilan du 1er semestre et une projection sur sa poursuite d’études (entretien préparé) ; de mieux cerner son profil et ses motivations à l’aide d’un logiciel (Info-rizon) ; d’obtenir des informations sur les possibilités après la classe de 2 nde (diaporama et discussion avec la Directrice des études) ; de s’informer sur les carrières et les études qui y conduisent (BDI, portfolio personnel) ; d’envisager un accompagnement dans son projet par un conseiller en orientation ; de rencontrer des intervenants en gestion mentale pour analyser son profil d’apprentissage ; de rencontrer des élèves de terminale (L/ES/S/STL/STG/STSS) afin de connaître les profils de ces filières et les exigences quant à la poursuite d’études en lycée général et technologique ; de préparer son stage de fin d’année en rédigeant lettre de motivation et CV.

D’autres temps sont prévus selon les classes (aide méthodologique, temps de réflexion en petits groupes, rencontre avec des représentants d’écoles supérieures, …). Par ailleurs, des temps de travail sont possibles (et recommandés !) pour que les élèves planifient leurs révisions en vue des épreuves groupées qui suivent de peu ce temps fort d’auto-évaluation et aient la possibilité de travailler à deux pour reprendre des notions mal assimilées ou pour rattraper des cours en cas d’absence.

Ces « journées de janvier », complétées par les rencontres avec les parents sont une véritable mi-temps dans la course d’endurance que représente une année scolaire. A l’issue de l’expérience des deux années précédentes, une chose est sûre : des élèves, probablement un peu découragés ou simplement un peu négligents, ont de nouveau retroussé les manches et se sont remis au travail, d’autres ont repris confiance en eux et ont ainsi retrouvé ce moteur indispensable de la réussite. Et à ceux qui réussissent de manière autonome et régulière, l’occasion a été donnée de mûrir leur projet d’orientation et de vivre un temps d’échanges avec leurs camarades et leurs professeurs en tous points bénéfiques.

La qualité de ces échanges a été soulignée par les professeurs impliqués dans des entretiens individuels. Le fait est que le meilleur accompagnement possible qu’on peut donner d’un élève dépend d’abord de la connaissance qu’on a de lui car celle-ci permet de comprendre ses efforts, ses lacunes, son mérite, ses fragilités, ses échecs, etc. et de rechercher avec lui la meilleure réponse possible à son propre parcours. A ce moment, l’accompagnement devient vraiment « individualisé » ! Par ailleurs, dans un système éducatif qui met l’accent sur les compétences langagières et logico-mathématiques, il nous semble important d’aider les jeunes à prendre conscience d’autres compétences qu’ils peuvent développer, à l’école ou dans le cadre de leurs activités extra-scolaires.

Françoise Nonnet,
Directrice, ND des Minimes
Lyon (69)