Cette parole des assises de l’enseignement catholique des années 2000 a probablement besoin d’être approfondie pour être comprise au–delà de sa formulation agréable.
Dans notre société en crise morale, sociale et économique, il est désormais bien difficile d’offrir aux jeunes générations une espérance fondée sur la confiance en l’avenir. Comment croire en l’avenir des jeunes avec un chômage qui ne cesse de croître ? Comment croire en l’avenir quand un couple sur deux divorce ? Comment croire en l’avenir d’un jeune alors que l’efficacité du système scolaire lui même est remise en cause par des réformes successives et des enquêtes internationales ? Voici les questions auxquelles nous sommes légitimement confrontés quand nous parlons «orientation». Car il ne s’agit pas d’une orientation professionnelle seulement, mais bien d’accompagner une étape sur un chemin de vie. Pour répondre et sortir de l’impasse il convient de prendre de la hauteur en offrant la vue des cimes aux élèves qui nous confiés.
Croire en l’avenir de l’élève, cela signifie croire qu’il y a une autre dimension que les dimensions sociales et économiques pour orienter toute une vie. Le sens évangélique d’une telle espérance se fonde dans la foi de la vie éternelle et non d’abord dans la conviction que nous serons heureux sur terre. Difficile de lire une telle phrase aujourd’hui ! Certes nous espérons le bonheur ici–bas et nous faisons tout pour aider nos jeunes à être heureux et à construire leur vie avec cette perspective. Mais il faudra un supplément d’âme substantiel pour tenir dans les tempêtes de la vie. Il faudra des racines profondes pour tenir exposé à tous les vents.
L’enseignement catholique propose avant tout une formation intégrale de la personne qui inclut la dimension spirituelle en ouvrant la voie au cheminement personnelle. L’orientation d’un élève conduit à un choix d’inscription. Nous formons le vœu que chaque jeune inscrive sa vie dans la perspective la plus haute : «Une éducation authentique a pour finalité la formation de la personne humaine ordonnée à sa fin suprême, en même temps qu’au bien des communautés dont l’homme est membre.» (Gravissimum educationis n° 1 – texte dont nous fêtons le 50ème anniversaire en 2015 – cité par le statut de l’enseignement catholique à l’article 3)
Francois Xavier Clément, Directeur diocésain, Diocèse de Saint-Etienne (guide 2015)