La fondatrice des Sœurs de l’Assomption : Marie–Eugénie Milleret (1817–1898)

Sainte Marie Eugénie a fondé l’Assomption en 1839. Dès le début, la Congrégation portait la marque d’une vie contemplative forte qui soutenait la mission d’éducation de la Congrégation, une mission portée par une communauté, d’où l’importance encore aujourd’hui de l’intelligence collective et des regards croisés dans la responsabilité d’éducation.

Anne–Eugénie MILLERET nait à Metz le 25 août 1817. Son père, banquier, est un homme politique local. Sa mère, éducatrice très présente, laisse en elle une empreinte profonde. Après l’enfance heureuse, vient le temps des épreuves : ruine paternelle, séparation des parents et surtout, mort de sa mère. A 15 ans elle se retrouve seule, «ne sachant à quoi elle pourrait prendre quelque intérêt…».

En 1836, l’écoute de l’Abbé Lacordaire  à Notre Dame de Paris transforme son désarroi intérieur : «J’étais réellement convertie…».

A 19 ans, sous la pression de l’Abbé Combalot à St Eustache de Paris, elle accepte de fonder une congrégation dédiée à Notre–Dame de l’Assomption, «porter le projet» comme on dirait aujourd’hui ! Ses principes pédagogiques sont clairs : elle récuse l’éducation mondaine ; elle souhaite un christianisme authentique, concret, et non un vernis social, superficiel. Il s’agit de former des hommes et des femmes de foi et d’action, former les caractères, l’intelligence et la volonté afin de transformer la société. Elle fonde aussi ce que l’on peut appeler aujourd’hui un véritable leadership féminin. A 25 ans, elle ouvre une première école pour les jeunes filles à Paris. L’un de ses principes éducatifs est «d’agrandir l’intelligence. L’intelligence est large dans la mesure où elle se laisse également enrichir par des points de vue différents et accepte de se mettre en question».  Le désir de Marie Eugénie est que l’intelligence soit formée de telle manière qu’elle anime et donne une direction à la volonté.

Elle se tourne alors vers le père d’Alzon, créateur des Pères Assomptionnistes, très influencé par Lamennais, le précurseur du catholicisme social. Il est combatif ; elle le nuance. Rome reconnait la congrégation des  Sœurs de l’Assomption  en 1867 ; les fondations se multiplient alors dans de nombreux pays. Les Religieuses sont des éducatrices attentives aux besoins du temps et des contextes locaux, sans pour autant se départir des observances monastiques.

Quand Marie–Eugénie découvre l’impuissance de la vieillesse – «un état où ne reste plus que l’amour» dit–elle – elle s’efface peu à peu et meurt le 10 mars 1898. Elle sera canonisée par Benoit XVI, à Rome le 3 juin 2007.

Et aujourd’hui ? L’Assomption est présente dans 34 pays. Environ 1200 religieuses engagées dans l’éducatif ou le social,  forment 170 communautés dans le monde qui poursuivent «avec audace et humilité» le projet de Marie–Eugénie. En France c’est un réseau de 16 établissements qui met en œuvre le PAEA, dont  le Lycée Bellevue et le LP St Joseph–Assomption à LYON, et Notre Dame de Mongré  à Villefranche S/Saône.

Jacques Grosson, Chef d’Etablissement, St Joseph–Assomption Garibaldi, Lyon

Le projet éducatif et apostolique de l’Assomption, 10 objectifs :

Aimer son temps,
Voir large,
Agrandir l’intelligence,
Œuvrer à la transformation de la société,
Travailler à l’avènement de la Justice,
Avoir une action tranchée contre les Pauvretés,
Agir avec audace et humilité,
Chercher toujours la formation intégrale de la personne et de la communauté,
Former des femmes et de hommes d’action,
Vivre en Eglise notre passion pour l’humanité

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