Trouver sa vocation…

Les jeunes gens sont sollicités de plus en plus tôt pour leur choix de filière et d’études à venir, leurs objectifs professionnels. La pression de l’école, des parents, de l’environnement est forte, avec son lot d’inquiétudes et insistances des adultes face à des adolescents soit angoissés, perdus et silencieux, soit révoltés, volubiles et agressifs, avouant pour finir qu’ils cherchent «qui» ils sont et ce qu’ils voudraient faire de leur vie et «dans» la vie. Ce «je ne sais pas» si désarmant, c’est aux enseignants et encadrants de l’accompagner.

Nombreux sont les institutions et les programmes mis en place pour aider les élèves à identifier cette vocation tant attendue : programmes personnalisés, tests psycho–professionnels, forums des métiers, salons de l’étudiant ou journée des lycéens. Autant de précieuses opportunités. Mais cette palette large peut aussi désorienter et faire douter, surtout quand le désir se heurte à la réalité ou les difficultés comme la dyslexie ou autres «dys».

Pour se connaitre lui–même, prendre conscience de ses talents et ses limites, l’élève a besoin de temps, qu’il faut lui accorder, de contacts, de discussions posées et approfondies, en compagnie d’interlocuteurs bienveillants. Il doit pouvoir s’exprimer seul face à des adultes référents, être conforté en étant reçu avec ses parents. Dans l’océan de formations et de filières proposées, il faut aussi des professionnels capables d’informer de façon précise et actualisée.

Mais, trop souvent, la conversation tourne autour des résultats scolaires et des compétences liées ; pourtant, les autres pôles d’intérêt, l’extra–scolaire, sont des révélateurs efficaces de talents mis en pratique qu’il convient de valoriser. Sorties, enseignements «hors les murs», spectacles ou évènements festifs, engagements, sont autant de moyens de se réaliser et reconnaitre ses propres richesses. Au lycée aussi la charge d’aider les jeunes à concrétiser certaines expériences, en favorisant les stages pour ceux qui veulent « voir » le monde du travail.

Le rôle du lycée ne s’arrête pas au champ scolaire. S’il est le lieu essentiel de la transmission des savoirs et des savoir–faire, il est tout aussi un lieu de vie, pour apprendre à s’aimer tel qu’on est et à donner le meilleur de soi. L’estime de soi est essentielle pour mener à bien son existence, parce que des soi–disant défauts peuvent se révéler être de grands atouts dans l’existence. Cela passe aussi par la prise de conscience que l’effort est nécessaire à tout projet, est indissociable de la vocation : on ne fait bien et on ne s’acharne que sur ce qui nous motive vraiment !

Enfin trouver sa vocation c’est aussi identifier, à travers les adultes de la Pastorale et du lycée en général, qui on est, définir ce que l’on veut faire de ses dons et comment vivre avec les autres dans le respect et l’harmonie ; trouver les valeurs qui permettent de se construire du côté du vivant, au service des autres, dans des expériences de solidarité au sein d’associations ou d’organisation d’entraide au cœur du lycée.

Ces temps de dialogues et d’accompagnement sont favorisés par une ambiance patiente et familiale de petite structure, où chaque élève est connu par son prénom, que l’on peut faire grandir en l’aidant à réaliser que, s’il n’a pas tous les talents, il a des talents et il peut donner du sens à la vie qui lui est offerte. Le lycée c’est aussi cela : prendre conscience du rôle responsable que chacun peut donner à son existence en se connaissant bien.

Maryline Mure, Philippe Denis, Responsable des classes de secondes, Belmont Capdepon, Lyon 7ème

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