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Enseignement supérieur

ESDES, une pédagogie pour entreprendre

ESDES. LYON, FRANCE, AOUT 2012

ESDES.
LYON, FRANCE, AOUT 2012

Entreprendre est devenu une possibilité qui n’est plus réservée aux personnes expérimentées mais qui s’exprime désormais dès le début des études et constitue pour nos étudiants une « carrière » possible en fin de parcours académique. L’entrepreneuriat est aussi un enjeu économique et social, il s’agit de créer des activités et pourquoi pas de contribuer à changer le monde ou trouver une manière de se réaliser en dehors des cadres préconçus.

C’est pourtant bien un cadre pédagogique que nous allons présenter dans ces grandes lignes car l’entrepreneur, peut être encore davantage que les autres,  a besoin de s’appuyer sur ces jalons qui vont permettre son développement.

Les principes pédagogiques

Le parcours pédagogique en entrepreneuriat à l’école s’articule autour de plusieurs principes :

  • L’entrepreneuriat ne doit pas être réduit à la création d’entreprise qui n’est que la forme la plus connu et médiatique pour entreprendre. La reprise d’entreprise, parfois dans le cadre d’une transmission familiale en est une autre illustration, qui soulève de forts enjeux tant l’entreprise, la famille et les relations interpersonnelles sont entremêlés. La création d’associations ou de formes alternatives d’entreprises dans l’économie sociale et solidaire constitue une autre illustration d’une forme d’entrepreneuriat. Mais la forme d’entrepreneuriat qui se développe le plus est l’entrepreneuriat au sein d’une entreprise déjà constituée, « l’intrapreneuriat » ou le management de projet. C’est cette forme qui cristallise le plus d’attentes des entreprises et des étudiants.
  • La pédagogie en entrepreneuriat doit chercher à articuler des connaissances transversales et fait appel à des qualités humaines de l’entrepreneur. Il s’agit de mettre en œuvre des expertises disciplinaires dans le cadre d’un projet et de mettre en cohérence toutes les dimensions d’une activité humaine. Alors que la spécialisation croissante des sciences et des disciplines a tendance à fragmenter le réel et les réflexions, il s’agit bien souvent de savoir les mobiliser en même temps et de manière pratique. Il n’est pas possible de séparer finance et ressources humaines, envie d’entreprendre avec les valeurs de l’entrepreneur et la nécessité de rendre pérenne une activité économique. La figure très anglo-saxonne de l’entrepreneur –héros, individualiste et qui détecte des opportunités d’affaires et prend des risques pour maximiser son profit ne correspond que très peu aux comportements réels des entrepreneurs.
  • La pédagogie en entrepreneuriat est tournée vers l’action et l’engagement. Elle met en œuvre des outils d’analyse mais ne peut être séparée de rencontres professionnelles, de découvertes, de prises de contact avec des acteurs d’un secteur ou de clients potentiels et ce dès le début du parcours et des cours de sensibilisation. Cette exigence d’engagement n’est pas seulement valable vis-à-vis du projet de l’entrepreneur, il s’agit aussi de s’engager vis-à-vis des autres, de ses clients, de son équipe mais aussi de contribuer à aider les autres porteurs de projets par des idées, du partage de réseaux et de contacts. Là encore, la dimension collective de l’entrepreneuriat sous toute ces formes parait fondamentale non pas simplement par souci éthique mais parce que cette dimension explique les échecs et les réussites des projets. La pédagogie est donc très interactive et les étudiants apprennent autant en faisant eux même leur projet qu’en échangeant avec les autres porteurs et en multipliant les contacts directs.
  • Enfin, les projets entrepreneuriaux ne peuvent être séparés de leurs porteurs et des personnes qui les mettent en œuvre. L’accompagnement entrepreneurial doit se faire dans le respect des dimensions subjectives des personnes, leurs envies, leurs valeurs, leurs intérêts. Il vise à éclairer les décisions des entrepreneurs mais pas à se substituer à eux.

Les programmes

Cours fondamentaux et obligatoires Lors du module DPE « Développement de projets entrepreneuriaux » en 3eme année (260 étudiants), 47 équipes de 5 étudiants conçoivent des projets entrepreneuriaux. Les étudiants commencent par un séminaire de créativité et sont ensuite accompagnés par des ateliers de coaching. Tout au long de l’année des conférences, des soutenances intermédiaires et des débriefings pédagogiques leur sont proposés.  Le concours « des Jeunes Pousses de l’ESDES » conclut le premier cycle et récompense les meilleurs projets de création d’entreprise virtuelle parmi les équipes. Les projets sont présentés devant tous les étudiants de 3A ainsi qu’à des entreprises partenaires (PwC, BPI, Crédit Agricole, Rhône Alpes Création). Ce module permet aux étudiants de gouter à une expérience entrepreneuriale par une implication directe.

Cours de spécialisation Les étudiants ont la possibilité de choisir une filière de spécialisation en master Développer et Entreprendre afin d’approfondir certaines dimensions de l’entrepreneuriat. Deux axes sont développés dans les enseignements : (1) sensibilisation aux spécificités de la PME (ex : diagnostic de la PME, stratégie des PME, mission appui conseil, journées sectorielles/industries) et (2) approfondissement de thèmes liés à l’entrepreneuriat (évaluations des projets entrepreneuriaux, rencontre d’investisseurs, private equity, reprise, intrapreneuriat, entrepreneuriat social)

Dès la première année de spécialisation, tous les étudiants développent une initiative entrepreneuriale qu’ils mettent réellement en œuvre et sont soutenus pour leur participation à des concours de création d’entreprise externes (ex : Jeune Entrepreneur de l’Année, Sife, …).

Incubateur étudiant – « Cube » Ce dispositif s’inscrit dans la perspective de la création d’une plateforme dédiée à l’entrepreneuriat dans le nouveau site de Saint Paul. Il vise à accompagner concrètement les projets portés par les étudiants de l’Université Catholique[1]. Outre la mise à disposition d’un local partagé (situé dans les locaux des associations étudiantes), ce dispositif vise à accompagner les étudiants porteurs de projets en les faisant bénéficier d’assistance et de conseils, notamment auprès de professionnels confirmés. Ce dispositif se décompose en plusieurs phases, selon le stade d’avancement des projets, de leur émergence vers la formalisation du projet jusqu’à la création de l’activité et son développement. Afin d’aider les étudiants à concilier étude et création d’entreprise, certains  peuvent ainsi faire leur stage en création d’entreprise ou réaliser un mémoire de fin d’étude en lien avec leur projet.

Les évènements Des conférences « A la recherche du bon partenaire », « entreprendre pendant ses études, une réelle opportunité ? », une soirée de mise en réseau d’entrepreneurs et de partenaires, plusieurs concours ainsi que l’implication de l’association des parents qui récompense chaque année des projets entrepreneuriaux et associatifs (concours echallenge et concours initiatives association) viennent compléter la création d’un environnement universitaire qui encourage l’entrepreneuriat. La semaine de l’entrepreneuriat qui s’est déroulé.

Aurélien Eminet, Enseignant-Chercheur à l’ESDES

[1] Moins de 5 % des étudiants déclarent avoir envie de créer une entreprise directement après leur étude, source   http://www.insee.fr/fr/ppp/sommaire/imet99o.pdf (« La création d’entreprise par les jeunes : Mythe ou réalité ? » Catherine Leger-Jarniou)

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