Gahungu, collégien au Burundi
Gahungu a 14 ans ; il habite sur la colline Jenda Rural, à 2000 mètres d’altitude, 40 km de Bujumbura, la capitale du BURUNDI, un petit pays de 16 millions d’habitants parlant kirundi, anglais et –encore- français, en Afrique de l’Est, 9000 km de Lyon environ.
Chaque matin, Gahungu se lève à 5h ; faute d’eau courante au village, comme 90% des burundais, il va puiser l’eau à la source pour la maisonnée, à 500 mètres de là. Après sa toilette, il mange des graines de maïs (plat principal de la région) avant de courir rejoindre ses camarades à l’école, à 5 km. Il pleut souvent dans la région de Mugamba, alors Gahungu protège ses cahiers avec un sac en plastique ; par contre, s’il pleut, il préfèrera courir et arriver essoufflé en classe mouillé, plutôt qu’attendre la fin de la pluie, se mettre en retard et être puni.
Le système scolaire a changé au Burundi. On ne parle plus d’école primaire ni de collège comme en France, mais d’école fondamentale allant de la 1ère année à la 9ème année. Après l’école fondamentale, on parle de post-fondamental (équivalent du Lycée). Gahungu est dans la classe de 7ème année (équivalent à la sixième en France), ses cours démarrent à 7h45 et s’arrêtent à 13h45. Il veut réussir à l’école car il espère une vie meilleure, alors que la plupart des enfants de sa colline n’ont pas eu la chance d’aller à l’école ou ont arrêté la scolarité, souvent faute de moyens.
Après les cours, le retour à la maison se fait plutôt calmement : on joue avec les amis sur la route, surtout s’il fait beau. Arrivé à la maison, il coupe sa faim si sa maman a pu lui garder quelque chose, sinon il devra patienter pour le repas du soir qui est servi autour de 18h30, à la tombée de la nuit. Parfois, il faut aller glaner dans les buissons et la forêt du bois pour la cuisine. Avant de diner, Gahungu doit réviser ses cours à la lumière du jour, car la maison n’a pas d’électricité et la bougie coûte cher pour ses parents. Sur Jenda Rural on se couche tôt ; rares sont ceux qui dépassent 20h.