La tutelle diocésaine n’est pas un rattachement par défaut, qui ne serait que le triste constat de l’absence d’un fondateur charismatique. Si certains établissements n’ont pas été confiés par les évêques à des congrégations, c’est précisément pour insister sur leur implantation géographique et approfondir la référence à la réalité ecclésiale la plus proche : l’église diocésaine.

Quelques pistes à explorer :

L’inspiration éducative se trouve dans les orientations pastorales diocésaines, qui sont en évolution perpétuelle. Bien évidemment, celles-ci dépendent en partie de l’évêque, et nous devons avoir à cœur de le rencontrer régulièrement. Visant à mieux nous faire comprendre les priorités d’évangélisation du diocèse, et quelle place l’établissement peut prendre dans cette dynamique, ces visites sont une véritable source d’encouragements et parfois le moment d’incontournables remises en question. Mais elles permettent un dialogue vrai et attentif, ancré dans le concret. Ne négligeons pas les richesses de l’histoire de notre établissement : quelles sont ses origines ? ses grandes figures ? Nous trouverons là de bonnes sources d’inspiration et des modèles authentiques.

A nous de savoir puiser dans le projet diocésain les intuitions qui nous permettront de répondre aux attentes des familles qui se tournent vers nous. Par exemple, pour le diocèse de Belley-Ars, l’année sera marquée par le rassemblement Pentecôte 2012, les 26 et 27 mai. Pour les 1600 ans du diocèse, les confirmants se réuniront et tous les confirmés seront appelés à renouveler l’accueil des dons de l’Esprit-Saint. Quelle place ferons-nous à cet appel dans nos établissements, non seulement pour diffuser l’information, mais pour nourrir notre réflexion pédagogique sur la transmission, l’espérance et la place à donner à l’Esprit-Saint ?

La tutelle diocésaine fait aussi exister une communauté de chefs d’établissements partageant leur volonté de s’impliquer dans la vie locale et le lien avec le clergé diocésain. A l’heure où de nombreux parents viennent vers nous sans intention religieuse, il nous revient de jouer un rôle de passeur de témoins entre eux et leurs propres paroisses. Tout au long des années passées dans l’Enseignement catholique, les jeunes doivent avoir l’occasion d’entendre combien Dieu les aime et les appelle à Le
suivre. C’est pourquoi notre implantation locale exige aussi un lien privilégié et attentif avec les prêtres de nos paroisses. Ils apprécient le travail partagé avec des chefs d’établissements qui exercent pleinement leur mission pastorale.

Enfin, l’Enseignement catholique de tutelle diocésaine doit exercer une grande liberté éducative et pédagogique, ancrée dans l’Évangile et toute la tradition de l’Église. C’est le propre de chaque établissement catholique d’être ce laboratoire dans lequel sont inventées les solutions pour les familles d’aujourd’hui. Après avoir pris conscience de l’importance de ne pas abandonner la culture du fait religieux, il nous revient de transmettre une culture chrétienne authentique, confrontée à l’intelligence critique de notre siècle tout neuf, terreau dans lequel la foi des jeunes adultes pourra s’ancrer et s’approfondir.

Stéphane Gouraud
Directeur diocésain
Diocèse de Belley-Ars