L’orientation n’est pas une étape parmi d’autres dans le processus éducatif. C’est une étape qui va déterminer ce que nous allons faire de notre vie. Elle suppose que nous mettions en perspective nos compétences et nos aspirations afin de bâtir un projet réaliste.  Elle est l’occasion d’affirmer la volonté de déterminer soi-même sa propre vie, d’être maître de son parcours plutôt que de le subir. Il s’agit d’un choix pris au plus profond de notre personne et qui engage plus qu’on ne voudrait le croire. C’est un choix d’autant plus crucial qu’il ne s’exprime pas dans un monde désincarné mais déterminera notre mode de vie, notre existence intellectuelle, notre niveau de revenu, notre confort matériel. Il s’exprime non dans un monde virtuel où les choix resteraient purement intellectuels, mais bien dans un monde concret, où tous nos choix nous engagent et ont des conséquences sur nous-mêmes et notre entourage. Ces données imposent à l’orientation d’être réaliste et viable. C’est particulièrement vrai en ces temps de crise et de chômage où l’entrée dans la vie active est à juste titre vécue comme un enjeu majeur. Est-ce à dire qu’une fois cette étape passée, notre vie professionnelle se déroulera selon un fil linéaire préétabli sur lequel nous n’aurions plus prise ? C’est de moins en moins vrai. Même inséré dans un milieu professionnel donné, il faudra faire l’expérience concrète du métier et de ses exigences, déterminer pour nous-mêmes la suite que nous voulons lui donner et le développement que nous visons. Pour certains le choix sera aisé, leurs compétences, leurs aspirations, leur résultats scolaires, et leur identité profonde se conjuguent pour imposer un choix comme une évidence : c’est la vocation. Pour tous les autres, s’impose la nécessité d’un choix éclairé et raisonné, éventuellement bâti avec un professionnel sur un bilan de compétence personnalisé.