L’ « avant », c’est déjà la formation du groupe. Au tout début, plusieurs dizaines d’élèves du lycée étaient intéressés par le projet, mais au fil des réunions, nous nous retrouvions chaque fois moins nombreux, jusqu’à nous retrouver à une vingtaine. Il faut dire que notre projet impliquait des réunions parfois tard le soir, des actions de financement qui demandent du temps et de l’énergie … Et tout cela sans savoir pendant longtemps où nous partions : « On part pour un projet, pas pour un pays » nous répétaient régulièrement nos accompagnateurs. Mais le petit groupe a finalement bien trouvé son équilibre : une cohésion et une confiance certaines, deux conditions indispensables pour la réussite du projet, se sont progressivement installées entre nous.
Une fois en Inde, nous avons pu nous en rendre compte concrètement. Après un temps d’adaptation un peu difficile où il a fallu se serrer les coudes, nous avons finalement trouvé nos repères et notre rythme quotidien. Le chantier a aussi mis un peu de temps à se mettre en place mais une fois tout cela bien rôdé, nous avons été d’une efficacité redoutable. On a pu remarquer la bonne humeur qui régnait sur le chantier : nous avons même pu entamer un début de dialogue avec les ouvriers du chantier, même s’il se limitait à des mots comme « moca », « billa », « simon » (traduction « pierre », « petite pierre », « ciment »).
Toutefois, la rencontre avec les étudiants reste ce qui a le plus marqué tout le groupe. Aussi bien chez les plus petits que chez les plus grands, nous avons découvert des gens dynamiques, souriants et curieux de tout. Lorsque nous apprenions une chanson à une classe de la petite école, nous pouvions être sûrs que la comptine faisait le tour de l’école dans la journée et que, lorsque nous arrivions le lendemain dans une autre classe, tous les élèves (que nous n’avions encore jamais vu) entonnaient la chanson.
Si le matin était plutôt réservé aux petits, nous allions tous les jours rejoindre les plus grands à 16h lorsqu’ils sortaient de cours. Le premier contact que nous avons eu avec eux était assez difficile à gérer, étant donné que nous étions chacun entouré de vingt, voire trente étudiants autour de nous les premiers jours. Nous avons donc organisé des jeux avec eux pour pouvoir apprendre à se connaître. Mais plus le temps passait et plus nous délaissions nos ballons pour nous asseoir et discuter. Ces échanges que nous avons pu avoir avec eux étaient d’une grande richesse, aussi bien sur le plan humain que sur le plan culturel. Nous avons pu parler de sujets comme les relations fille-garçon, le mariage, les relations familiales, leurs projets pour l’avenir, les religions, leurs rêves, comment ils nous imaginaient avant notre arrivée, comment ils imaginaient la France…
Les adieux, le retour, l’ « après » voyage, furent d’autant plus durs que de véritables amitiés se sont créées entre ici et là-bas, entre nous et les étudiants, entre nous et les Frères, à la grande surprise de certains d’entre nous qui ne pensaient pas s’attacher autant.
Comme il paraît loin ce voyage déjà ! À la fois tellement loin et tellement près finalement. Revoir les photos, les petits cadeaux que nous ont fait les étudiants là-bas, nous rappellent ce voyage qui n’est pas un simple rêve mais bien une réalité. Le week-end de relecture à Parménie a été l’occasion de nous retrouver pour partager notre ressenti avec le recul suffisant pour saisir toute l’ampleur de notre action, et de nous remémorer tous ces beaux souvenirs.
SMILE WITH SEMIL !
Manon Escoula,
Aux Lazaristes, Lyon (69)
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