Suivre des études littéraires en classe préparatoire (khâgne) prépare mieux que nombre de cursus à l’avenir. En effet, cela permet :

• De renforcer la culture générale ; à la différence des prépas scientifiques, les classes préparatoires littéraires traitent de nombreuses matières : français, philosophie, histoire, géographie, langues vivantes, langues anciennes. La prépa littéraire assoit une culture générale plus importante qui fait défaut dans d’autres cycles d’étude.
• D’acquérir les méthodes de travail, des méthodes d’expression écrite et orale. En prépa littéraire, un élève développera ses capacités d’analyse, de synthèse, sa précision et la maitrise du langage, l’orthographe, la grammaire. La classe préparatoire littéraire prépare aux métiers qui mobilisent des compétences de communication.
• D’offrir des opportunités plus importantes d’études et de débouchés par la suite ; contrairement aux années antérieures, les Prépas littéraires ne se limitent plus à la préparation des concours de l’Ecole Normale Supérieure ; les débouchés sont actuellement plus importants, grâce à la BEL, Banque d’Epreuves Littéraires, une banque commune d’écrits communs à plusieurs écoles : les ENS bien sûr, mais aussi les grandes écoles de commerce, l’ISMaPP, écoles de communication, écoles des métiers du patrimoine et de la culture (dont l’Ecole Nationale des Chartes), admission aux IEP (hors Sciences Po Paris) par concours en mars chaque année, durant le premier cycle. La prépa littéraire donne l’équivalence automatique aux années de faculté (sur avis des professeurs au conseil de classe)
• De donner un cadre le travail exceptionnel : plus personnalisé, plus strict et plus exigeant sur la qualité du travail, sur l’engagement personnel, encouragé par l’émulation entre les élèves ; ceci est d’autant plus important que, dans la génération qui vient, les élèves se montrent bien plus décontractés par rapport aux valeurs du travail, de la discipline, du respect des règles (retards et absences) ; ces valeurs restent fondamentales dans la vie professionnelle.
• D’assurer un meilleur suivi par les enseignants. Les classes préparatoires sont des creusets d’excellence et sont privilégiées sans aucun doute ; en moyenne 7 élèves par professeur (toutes matières confondues), cela permet des enseignements en grands groupes et en petits groupes ; les enseignants sont plus attentifs aux aspirations des étudiant et ses projets d’avenir ; une relation personnelle est créée, ce qui est évidemment difficile ou impossible dans le premier cycle universitaire, les enseignants étant moins disponibles aux élèves.

L’émulation entre les élèves, qui suscite l’appétit intellectuel, la cohésion de classe ou de groupe, les élèves ayant le même bagage intellectuel ; en prépa –et par la suite- se nouent de réelle amitiés.

Les entreprises ont besoin de littéraires ; les littéraires apportent un autre regard sur les affaires, une autre manière de prendre les choses, qui vient compléter et enrichir l’approche scientifique traditionnelle dominante. Les écoles de commerce notamment réclament plus de candidats littéraires et ouvrent des places aux concours.

François LAGNAU,
Professeur de Lettres Classiques