Si nous savons l’aborder dans toute sa complexité et sa profondeur, la question de l’orientation est au cœur de la responsabilité éducative. Orienter un enfant ou un jeune, c’est donner un sens à sa vie. Ou plus exactement l’aider à découvrir le sens de sa vie en accompagnant son questionnement et en lui apportant une culture qui le prépare à ses choix.
Mais les étapes qui conduisent à orienter une vie se présentent rarement de manière linéaire. Un proverbe dit : « Dieu écrit droit avec des lignes courbes. » Nous constatons bien souvent que les jeunes collégiens ou lycéens rencontrent une tension entre leurs aspirations et leurs capacités. Leurs aspirations s’expriment parfois sous forme de rêves, parfois sous forme de désir, et de temps en temps sous la forme de l’engagement de leur volonté. Leurs capacités sont innées ou acquises, elles sont le fruit de leur éducation, de leur travail et de leurs efforts. La plupart des élèves trouvent le chemin de leur réussite personnelle, quel qu’en soit le niveau. Mais il arrive aussi que certains élèves soient en rupture malgré leurs efforts, et ceux de leurs professeurs, pour remédier à leurs difficultés. Ces élèves connaissent parfois le « décrochage ».
Accompagner le «décrochage» relève bien souvent de la prouesse humaine dans la mesure où cela peut conduire à une déscolarisation voire une perte de la vie sociale. L’enjeu pour tous les éducateurs est de prévenir et d’anticiper ces situations par un regard toujours plein d’espérance sur chaque jeune. Ce regard est fondé sur la conviction que chaque enfant est éducable. Cette « éducabilité » doit effectivement habiter les discours autour de l’évaluation, et particulièrement durant le conseil de classe qui est par excellence une sphère éducative.
Tous les professeurs sont chargés du suivi et de l’orientation des élèves, et non pas seulement les professeurs principaux. En ce sens tous les professeurs doivent s’impliquer dans le repérage des tous premiers indicateurs de ces éventuels « décrochages ». Ces indicateurs sont dans la vie scolaire mais aussi dans la vie familiale et sociale des élèves. En ce sens il est essentiel d’associer les parents au travail qui s’engage, ils sont les premiers éducateurs de leurs enfants.
François-Xavier Clément,
Directeur de l’Enseignement Catholique, Diocèse de Saint-Etienne
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