Quand le vivre ensemble fonctionne bien les résultats scolaires s’en ressentent positivement. Vivre au maximum la socialisation favorise la qualité de la transmission des savoirs.et le sens donné à l’activité scolaire!
Le Climat scolaire
Quand on parle de bien être à l’école, l’éducation nationale relève la notion de climat scolaire.
« Le bien-être renvoie à un degré de satisfaction individuel, des élèves ou des personnels, dans différents aspects de la vie scolaire. Le climat scolaire fait intervenir des dimensions collectives, en rapport avec les relations entre les élèves, les enseignants, les éducateurs, les parents. Les facteurs les plus « objectifs », comme la qualité des locaux, les perceptions des intervenants au sein d’un même établissement peuvent varier très significativement, en particulier en fonction de leur profil, personnels de direction, enseignants et élèves. »[1]
L’amélioration du climat scolaire est devenue un enjeu majeur de politique publique en matière d’éducation. Encore faut-il définir clairement ce qu’est le climat scolaire, comment définir la notion de bien-être et établir quelle est son influence sur le fonctionnement du système éducatif et celui des établissements scolaires.
L’accueil comme point de départ au bien être
Nous engageons notre mission éducative dans un cadre communautaire. En effet, l’enseignement catholique insiste sur la notion de communauté éducative soulignant l’implication de chacun des membres de cette communauté.
Tout commence alors par l’accueil des élèves en début de journée et la possibilité qui leur est offerte de se sentir attendus, accueillis. Lorsque les transports scolaires déposent les enfants entre 7h00 et 7h45 aux abords des collèges, comment pouvons-nous imaginer que les portes de nos établissements ne s’ouvrent qu’à partir de 7h50 ? Le rôle et l’engagement des personnels d’éducation prennent alors tout leur sens dans un processus global d’accueil qui influe directement sur le bien être des élèves et le climat scolaire.
Il est important également de réserver un accueil particulier et privilégié aux nouveaux élèves de sixième. Ce peut être une journée d’immersion ou encore une journée qui leur est réservée au moment de la rentrée des classes.
L’importance de la classe et des espaces scolaires
Certaines études montrent que l’aménagement de la classe peut avoir de l’influence sur l’apprentissage des élèves.[2]
Il n’est pas nécessaire de déconstruire les collèges existants, mais plutôt de revoir les aménagements des classes et des espaces communs. Il faut souligner l’importance de l’éclairage et de la ventilation mais aussi du sentiment d’appartenance à sa classe et celle des couleurs. Comment peut-on se satisfaire d’un système institué dans lequel ce sont les élèves qui changent de classe à chaque heure de cours alors qu’il serait peut-être plus efficace de demander à quelques professeurs de se déplacer ?
Il est important également de ne négliger aucun lieu de nos établissements qui pourraient créer du stress voire de l’angoisse chez nos élèves : toilettes, foyer ou salles de restauration.
Quand le vivre ensemble fonctionne bien les résultats scolaires s’en ressentent positivement. Vivre au maximum la socialisation favorise la qualité de la transmission des savoirs.
Le bien-être passe également par les locaux du personnel, que ce soit la salle des professeurs, propice au travail mais aussi à la détente, le lieu dédié aux éducateurs qui peut se partager avec celui des professeurs, des endroits réservés aux élèves sur la pose méridienne en favorisant l’autonomie.
Bien-être et bienveillance : la question de l’évaluation au collège Saint Joseph
Nous avons décidé à cette rentrée scolaire de mettre en place exclusivement l’évaluation par compétences. Nous avons commencé par le niveau de sixième après de nombreuses concertations en conseils pédagogiques. La démarche repose sur l’évaluation de compétences et non plus de performances notées. Le regard porté sur l’enfant prend alors une dimension plus globale. L’évaluation est repositionnée dans le processus d’apprentissage et perd de ce fait son caractère stressant voire punitif. La perception qu’en ont les élèves change et l’angoisse de « interro » ou l’humiliation de certaines notes disparaissent.
Cette démarche permet enfin de sortir de la note et de la constante macabre telle que l’a définie le mathématicien André Antibi[3]. Selon lui, tout se passe donc comme si, pour que des notes soient considérées comme bonnes, il fallait qu’il y en ait au moins autant de moyennes que de mauvaises.
Il ne s’agit plus de poser des notes avec une régularité variable en fonction de la période du trimestre, même si les méthodes des enseignants influent plus sur le stress des élèves que la périodicité des évaluations[4], mais de s’interroger sur le profil de l’élève en matière de travail, d’effort, de participation et d’intérêt porté au cours et à la vie de classe.
L’outil numérique « sac’oche » sert d’interface de communication avec les parents et leur permet d’avoir les résultats réguliers des évaluations de leur enfant. Des bulletins avec un code couleur peuvent-être édités.
Quelles pratiques pédagogiques favoriser ?
Pour l’OCDE, Pisa[5] établit que toutes les postures pédagogiques ne se valent pas. Selon l’enquête PISA, le sentiment chez les élèves d’avoir des rapports négatifs avec leurs enseignants constitue l’un des principaux obstacles à leur sentiment d’appartenance à l’école. Pour établir de meilleures relations entre élèves et enseignants, ces derniers doivent être formés aux méthodes de base d’observation, d’écoute et de communication afin de pouvoir prendre mieux en compte les besoins individuels de leurs élèves. Il convient aussi d’encourager les enseignants à collaborer et à échanger des informations avec leurs collègues sur les difficultés des élèves, leur personnalité et leurs atouts, afin qu’ils puissent trouver collectivement la meilleure approche pour renforcer le sentiment d’appartenance des élèves à la communauté éducative.
Il parait fondamental de donner du sens à l’activité scolaire en amenant nos élèves à ce questionner sur l’intérêt de venir à l’école et l’importance de la transmission du savoir dans un lieu de vie agréable et sécurisant.
Lionel CECILLON
Chef d’établissement,
Collège Saint Joseph – Bourg-en-Bresse
[1] Climat scolaire et bien-être à l’école, Éducation & formations, n° 88-89, décembre 2015
[2] Maurice Mazalto, Concevoir des espaces scolaires pour le bien-être et la réussite.
[3] André Antibi, « Pour des élèves heureux en travaillant ou les bienfaits de l’évaluation par contrat de confiance »
[4] Eude PISA 2015
[5] Pisa 2015 – OCDE – Programme international pour le suivi des acquis des élèves
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